samedi 19 octobre 2024

Maksym Butkevich libéré de la captivité russe

C’est ce qu’a rapporté son père, Oleksandr Butkevych, qui a déclaré que le quartier général de coordination l’avait informé de l’échange.

Selon les proches de Maksym, il se trouve déjà sur le territoire ukrainien après l’échange de prisonniers de guerre.

Opposant convaincu à la guerre et au fascisme, Maksym Butkevych a rejoint les forces armées de l’Ukraine dès le début de l’invasion totale, et en juin 2022, il a été fait prisonnier par la Russie, où les occupants ont organisé un procès-spectacle avec une condamnation à 13 ans de prison.

L’équipe du Mouvement social se réjouit de confirmer cette information et d’entrer en contact avec notre ami Maksym, avec qui nous avons participé à des actions et des campagnes communes pendant de nombreuses années. Dès le début, nous avons soutenu la campagne pour sa libération, en informant la communauté internationale de la persécution du prisonnier de guerre ukrainien par les agresseurs.

Plus de deux douzaines de députés de gauche à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ont exprimé leur solidarité avec le militaire capturé, le défenseur des droits de l’homme et activiste Maksym Butkevych, et ont appelé la Russie à le libérer et à l’échanger immédiatement.

Nous défendons les nôtres, ensemble contre l’impérialisme russe !

18 octobre 2024 Sotsialnyi Rukh (Mouvement social) 

 Le RESU (Réseau Européen de Solidatité avec L'Ukraine) dont fait partie Emancipation 69 a participé à la campagne pour la libération de Maksym Bukevitch et de tous les prisonniers politiques

 

Interview de Maksym  : https://drive.google.com/file/d/190w6Oh9MpEeuQsqkb3stIZ_smn9v3h7t/view

 Et sur le site Émancipation 69 : Ce qu’expliquait Maksim Butkevych en mars 2015


APPEL POUR LA LIBÉRATION DE MAKSYM BUTKEVYCH ! SIGNEZ LA PÉTITION

lundi 5 août 2024

Violences faites aux enfants dans le sport; "Responsabilités individuelles" ? "Un caractère systémique" !

 Deux joueurs du XV de France ont été arrêtés par la police argentine, accusés de violences sexuelles. (voir ci-dessous)

Affaire Jegou - Auradou. « Une violence terrible » : le récit glaçant de l’avocate de la plaignante

Les deux internationaux du XV de France, Hugo Auradou et Oscar Jegou, sont accusés d’agression sexuelle par une femme dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet, à Mendoza (Argentine). L’avocate de la victime présumée, Natacha Romano, a accordé un entretien à l’AFP, dans lequel elle livre un récit terrible.

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Violences sexistes et sexuelles Entretien

« Ce monde m’écœure » : le témoignage choc d’une ex-espoir de l’athlétisme sur les violences sexuelles

Après avoir dénoncé les violences sexuelles subies dans le cadre de sa formation, notamment de la part du coureur Jimmy Gressier, en lice aux JO, Claire Palou a abandonné l’athlétisme. L’ancienne spécialiste du demi-fond pointe l’incurie des instances face à un problème systémique.

Sarah Brethes

Championne de France des moins de 21 ans en 2021, Claire Palou avait toutes les chances d’être sur la ligne de départ des épreuves de demi-fond (1 500 mètres et 3 000 mètres steeple) aux Jeux olympiques de Paris (JOP). Mais, en 2022, sa santé mentale et sa carrière ont explosé en vol. En cause : la pression du sport de haut niveau, mais aussi et surtout les violences sexuelles qu’elle a subies au cours de sa formation sportive, du lycée jusqu’au prestigieux Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), où s’entraînent les plus grand·es athlètes français·es.

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L’État défaillant face aux dérives des fédérations sportives

Une commission d’enquête parlementaire dénonce l’entre-soi du milieu et la passivité du ministère

Rémi Dupré Et Nicolas Lepeltier

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les parlementaires font état d’ « un caractère systémique de dysfonctionnements qui trouvent leur origine dans l’organisation de la gouvernance du monde sportif et la relation particulière qui le lie à l’Etat » . Personne n’est épargné. Ni les fédérations ni le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), encore moins l’Etat, qui, à travers le ministère des sports, est accusé d’être défaillant, impuissant, voire passifface à ces dérives.

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Sur Arte :
" Arte diffuse en prime-time, ce lundi 22 juillet, un documentaire consacré aux méthodes extrêmement violentes imposées aux jeunes sportifs transformés en chair à médailles. Au nom de l’argent et de la performance, des milliers d’enfants sont sacrifiés." (L'Humanité)


« Le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes »

 La sociologue Caroline Ibos revient sur le retrait de l’athlète américaine Simone Biles des JO de Tokyo et propose, dans une tribune au « Monde », une analyse sociopolitique de la gymnastique comme système d’exploitation du corps des filles.

Tribune. Reine annoncée des Jeux olympiques de Tokyo, la gymnaste étatsunienne Simone Biles a abandonné mardi 27 juillet le concours par équipes au milieu de la compétition ; elle avait échoué à réaliser une figure particulièrement difficile au saut de cheval. Le retrait de celle qui domine aujourd’hui son sport plus que toute autre sur terre a semé la stupeur. Mais ce qui a le plus embarrassé le monde du sport est l’explication qu’elle en a donnée : « Dès que je mets le pied sur le tapis, il n’y a plus que moi et ma tête… Faire face aux démons dans ma tête. Je veux me concentrer sur mon bien-être, il n’y a pas que la gym dans la vie. »

Depuis, les commentaires honorent ou déboulonnent l’icône : ils saluent le courage de la « plus grande championne de tous les temps » à briser les tabous, ou la dépouillent de ce blason de GOAT (« Greatest of All Times », « meilleure de tous les temps ») et moquent la petite chèvre brodée sur ses maillots. Et les réseaux sociaux déversent sur elle brouettes de fleurs et torrents de boue.

Des vies contrôlées

Pourtant, comprendre ce coup de théâtre à partir de la seule personnalité de Simone Biles, à partir de sa supposée surhumanité ou de ses possibles failles, masque ce qu’il exprime et que Simone Biles ne cesse de dénoncer depuis des années : la violence du système de la gymnastique féminine de haut niveau. Une violence dont l’enjeu est d’incarner la gloire nationale dans des corps et des vies contrôlés depuis l’enfance.

Façonner le corps des filles est l’art d’un sport hanté par Pygmalion. Avant d’être étatsunienne, la gymnastique artistique fut soviétique, et c’est dans les régimes communistes qu’a surgi le modèle de l’entraîneur surpuissant, héros du travail et créateur de championnes adolescentes. 

lundi 3 juin 2024

Appel de syndicalistes d'Ukraine : Justice pour les travailleurs ukrainiens



  Émancipation 69 tient à faire connaître cet appel. Des syndicalistes, travailleurs et des travailleuses s'adressent à des syndicalistes, des travailleurs et des travailleuses.

Aux travailleurs et aux militants des peuples d'Europe et du monde

Cet appel aux travailleurs et aux militants à l’étranger émane des militants et dirigeants syndicaux ukrainiens de Kryvih Rih, ainsi que du soutien de diverses initiatives de la société civile. Il ne s’agit pas d’un appel officiel d’un syndicat. Mais il exprime très bien l'état d'esprit et les souhaits de nombreux syndicalistes et associations ukrainiens, ainsi que les sujets qu'ils souhaitent communiquer à leurs homologues d'autres pays, à moins d'un mois des élections au Parlement européen.

À la veille des élections au Parlement européen, les militants syndicaux de Kryvy Rih lancent un appel aux candidats et rappellent aux personnes politiques que ce sont les salariés qui supportent le poids de la guerre contre l'agresseur. Ce sont eux qui manquent de munitions, et ce sont leurs intérêts qui doivent être discutés en haut lieu. En tant que syndicalistes ukrainiens, nous pensons qu’ignorer ces faits entraînerait des conséquences catastrophiques. Nous mettons en garde contre l’utilisation du soutien à l’Ukraine pour dissimuler des agendas égoïstes, ce qui est courant parmi certaines élites internationales.

Yuriy Samoilov, leader du Syndicat indépendant des mineurs, a déclaré : « Dans nos familles, toutes les conversations portent sur la guerre, sur ceux qui servent actuellement, sur la manière de les aider, car la grande majorité des personnes mobilisées sont des travailleurs ordinaires. C'est devenu la priorité du syndicat. Mais en même temps, la législation du travail est suspendue, les dépenses sociales sont réduites et les enfants d'hommes d'affaires et de fonctionnaires s'amusent à l'étranger. Est-ce juste? » interroge Yuriy.

Cet appel a déjà recueilli le soutien d’un groupe diversifié de militants syndicaux, civiques et étudiants de diverses régions d’Ukraine. Ils partagent une insatisfaction commune face au manque d’intérêt pour les enjeux des salariés et croient fermement que leur voix collective est la clé du changement. Ils considèrent ceux qui, en Europe et dans le monde, liront cet appel  en tant qu’amis de l’Ukraine et alliés des travailleurs.

Oleksandr Skyba, dirigeant du Syndicat libre des cheminots du dépôt de Darnytsia, souligne que depuis le début de la guerre, les droits du travail ont été considérablement restreints. Selon lui, la plupart de ces changements n’ont pas renforcé les capacités de défense, mais les ont plutôt affaiblies. « Permettre aux employeurs de suspendre arbitrairement les relations de travail et les dispositions des conventions collectives constitue un coup dur porté au rôle des syndicats et aux fondements de la démocratie », affirme-t-il. Oleksandr souligne sa confiance dans le pouvoir de l'unité et du soutien mutuel dans la lutte et compte sur la solidarité de ses camarades étrangers.

Appel aux représentants politiques des peuples d'Europe et du monde

Étant donné que notre sort dépend souvent de vos décisions, nous, syndicalistes et militants ukrainiens, souhaitons nous adresser directement à vous et souligner ce qui suit :

Alors que la communauté internationale reste dans l’indécision, les troupes d’occupation russes intensifient volontiers leur offensive. Nos camarades meurent sur la ligne de front, sont obligés de se battre sans suffisamment d’armes, et en l’absence d’une défense aérienne adéquate, nos centrales électriques, nos usines et nos maisons sont touchées par des frappes dévastatrices. Avec un véritable « soutien inébranlable », cela n’aurait pas été inévitable. Cependant, pour l’instant, nous devons faire face à l’agresseur principalement par nous-mêmes.

La résilience de la société ukrainienne dépend des travailleurs ordinaires, qui constituent la majorité des forces armées et assurent le fonctionnement du front intérieur en matière de logistique, de production et d’entretien des infrastructures critiques. Dans le même temps, il existe une fracture sociale de plus en plus visible, où les biens publics n’existent que pour l’élite et le reste de la population n’a que des devoirs. Cela démoralise et menace la capacité de défense du pays et son avenir. Alors que nous continuons à être payés de miettes, à faire des heures supplémentaires et à vivre sous la menace constante d'être mis à la rue, notre gouvernement se préoccupe beaucoup plus de la déréglementation et de la création de conditions favorables aux propriétaires d'entreprises.

vendredi 3 novembre 2023

Lettre ukrainienne de solidarité avec le peuple palestinien


Nous, chercheurs et chercheuses, artistes, militant·es politiques et syndicaux ukrainien·nes, membres de la société civile, sommes solidaires du peuple de Palestine qui, depuis 75 ans, subit et résiste à l’occupation militaire israélienne, à la séparation, à la violence coloniale, au nettoyage ethnique, à la dépossession des terres et à l’apartheid. Nous écrivons cette lettre de peuple à peuple. Le discours dominant au niveau gouvernemental et même parmi les groupes de solidarité qui soutiennent les luttes des Ukrainien·nes et des Palestinien·nes crée souvent des séparations. Par cette lettre, nous rejetons ces divisions et affirmons notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui sont opprimé·es et qui luttent pour la liberté.

En tant que militant·es attachés à la liberté, aux droits des êtres humains, à la démocratie et à la justice sociale, et tout en reconnaissant pleinement les différences de pouvoir, nous condamnons fermement les attaques contre les populations civiles – qu’il s’agisse d’Israéliens·ne attaqué·es par le Hamas ou de Palestinien·nes attaqué·es par les forces d’occupation israéliennes et les gangs de colons armés. Le ciblage délibéré de civil·es est un crime de guerre. Cependant, cela ne justifie pas la punition collective du peuple palestinien, l’identification de tous les résident·es de Gaza au Hamas et l’utilisation aveugle du terme « terrorisme » appliqué à l’ensemble de la résistance palestinienne. Cela ne justifie pas non plus la poursuite de l’occupation. Faisant écho à de multiples résolutions des Nations unies, nous savons qu’il n’y aura pas de paix durable sans justice pour le peuple palestinien.

 

dimanche 10 septembre 2023

SNU, classe de sécurité globale et de défense, cadets de la défense...Non à la militarisation de la jeunesse, des enseignants, de la société [vidéos]

Le Service National Universel (SNU), qu'est-ce que c'est ?

Une apparence de "colonie de vacances" de 12 jours. Mais des objectifs clairement définis :

"Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde"

mardi 29 août 2023

Macron à l'école de la Belgique - "Évaluer les enseignants, une révolution ?"

Dans Le Point, le 24 août, Macron annonce que l'école "est devenue un sujet régalien" (domaine réservé du président de la République... aux côtés de l'Armée ?...).

Et il précise, à propos des professeurs  :
 
"Il faut encourager ceux qui font bien leur travail. Si des gens ne le font pas assez, on les sanctionne". 
 
"Évaluer, évaluer, évaluer" devient le leitmotiv dans toute l'Europe (et ailleurs, au Québec, etc.). Pour améliorer les résultats ? Ou pour soumettre l'école et les personnels aux exigences du marché, du patronat ? Certains pays  ont une longueur d'avance sur la France : c'est la cas de la Belgique. Ci-dessous, un article paru dans la presse belge :

Évaluer les enseignants, une révolution ?

Faut-il évaluer les enseignants et éventuellement les licencier en cas de mauvaise évaluation ? Les syndicats sont vent debout contre le projet de la ministre Caroline Désir. Ils vont à nouveau la rencontrer aujourd’hui sur le sujet. Mais c’est un bras de fer qui dure en réalité depuis plus de 30 ans.

Vieille question

Depuis la fin des années 80, cette question s’est posée de manière aiguë : les enseignants doivent-ils rendre des comptes à la société ? Jusqu’à quel point sont-ils responsables du taux important d’échec et de la faible efficacité de l’enseignement ?

Ce débat s’est ouvert fin des années 80, très vite après la communautarisation, face aux mauvaises performances de l’enseignement francophone et son coût comparativement élevé face aux autres pays. Mais ce débat s’est refermé, gelé. Les années 90 ont été marquées par les grandes grèves des enseignants suite aux problèmes budgétaires de la Communauté. Le débat sur la responsabilité des enseignants s’est alors figé. Plus aucun ministre n’a vraiment osé rouvrir cette boîte de Pandore et affronter les syndicats sur cette question. Jusqu’à Joëlle Milquet et son Pacte d’excellence, où la question de la responsabilité des enseignants a été à nouveau posée, parmi des tas d’autres questions, et avec la participation de presque tous les acteurs de l’enseignement autour de la table.