vendredi 15 août 2025

Contre la corruption, la société ukrainienne descend dans la rue !

Le dernier numéro du bulletin Soutien à l’Ukraine Résistante est consacré aux journées de Juillet 2025 en Ukraine. En dépit de la loi martiale interdisant toute manifestation, la jeunesse s'est massivement mobilisée contre la  loi N°12414 votée par la Rada réduisant  l'indépendance et l’action des organes de lutte contre la corruption. Le rejet massif de cette loi s'est exprimé dans tous le pays par des mobilisations de rue. Cela même alors que la Russie accroît les bombardements nocturnes sur les centres urbains. La mobilisation a imposé au président Zelensky à faire marche arrière.

Sur 60 pages, ce numéro est composé des reportages largement illustré de photos de ces journées qui se sont déroulées du 22 juillet à début août. 

Ce numéro spécial de Soutien à l’Ukraine résistante doit beaucoup à: Philippe Bouvard (Union syndicale Solidaires et membre du Collectif 69 de soutien au peuple ukrainien), Stefania Caristia, Nico Dix (L’Anticapitaliste) et surtout à nos ami·es d’Ukraine de l’Atelier féministe, Bilkis, Drapeau noir, Groupe de protection des droits humains de Kharkiv, Priama Diia, Sotsialnyi Rukh, Sphère, Suspilne, The Kyiv Independent et à tant d’autres qu’il est impossible de les nommer.


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- ce numéro spécial de Soutien à l'Ukraine résistance

- ainsi que la collection de tous les bulletins Soutien à l'Ukraine résistante





samedi 28 juin 2025

Guerre Israël-Iran. Déclaration conjointe des organisations iraniennes indépendantes opposées à la guerre et aux politiques bellicis

 



 

Compte tenu de la situation instable et dangereuse qui règne actuellement en Iran et dans la  région, les organisations signataires de cette déclaration ont estimé qu’il était de leur devoir  d’adopter une position collective.

Les travailleurs iraniens – ouvriers, enseignants, infirmières, retraité·e·s et autres salarié·e·s – n’ont jamais eu et n’auront jamais aucun intérêt à la guerre, à l’expansion du militarisme, au bombardement du pays et aux politiques autoritaires et d’exploitation.

Les attaques militaires israéliennes et le bombardement de centaines de cibles dans div erses régions d’Iran, notamment des infrastructures, des lieux de travail, des raffineries et des zones résidentielles, s’inscrivent dans un projet belliciste dont les citoyens, et en particulier les travailleurs, paient le prix de leur vie et de leurs moyens de subsistance.

L’affirmation d’Israël selon laquelle il n’a aucune hostilité envers le peuple iranien n’est qu’un mensonge et une propagande politique. Hier encore, le ministre israélien de la Défense [Israel Katz] a menacé de « brûler Téhéran ». Les menaces répétées de Trump et d’autres responsables américains, ainsi que le soutien sans réserve des gouvernements occidentaux à de telles actions, n’ont fait qu’accroître les tensions, l’insécurité et la destruction dans la région.

Les gouvernements israélien et américain sont les principaux responsables du génocide en cours à Gaza et de nombreux autres crimes dans la région et dans le monde. Les Nations Unies et les institutions internationales, qui se présentent hypocritement comme des défenseurs de paix tout en gardant le silence face à ces atrocités font partie du même système de domination. Le système capitaliste mondial dans son ensemble, sa logique axée sur le profit et les puissances impérialistes comptent parmi les principales causes des guerres, des catastrophes humaines et de la destruction de l’environnement.

Non seulement la classe ouvrière iranienne ne tire aucun bénéfice de la guerre, mais ces guerres visent directement sa vie et sa sécurité. Le maintien des sanctions économiques, l’allocation de budgets massifs aux affaires militaires et la restriction des libertés entraînent une aggravation de la pauvreté, une répression accrue, la faim, la mort et le déplacement de millions de personnes.

Nous, organisations syndicales et populaires indépendantes et militant·e·s iraniens, ne nous faisons aucune illusion sur la volonté des États-Unis et d’Israël de nous apporter la liberté, l’égalité et justice, tout comme nous ne nous faisons aucune illusion sur la nature et les pratiques répressives, interventionnistes, aventuristes et anti-ouvrières de la République islamique.

Cela fait de nombreuses années que pour obtenir des droits minimaux et des conditions de vie élémentaires, nous, travailleurs et travailleuses d’Iran, payons un lourd tribut fait d’emprisonnements, de tortures, d’exécutions, de licenciements, de menaces et de passages à tabac, et nous continuons d’être privés du droit de nous organiser, de nous réunir et de nous exprimer librement.

Les travailleurs et travailleuses du pays sont, à juste titre, en colère et dégoûtés par le régime de la République islamique et par les capitalistes qui ont, durant plus de quatre décennies, accumulé des richesses astronomiques sur notre dos et nous ont maintenus dans une privation de droits et une insécurité perpétuelle. Tous les responsables et institutions ayant joué un rôle dans la répression et le meurtre des travailleurs, des femmes, des jeunes et des opprimé·e·s d’Iran doivent être jugés et punis par le peuple opprimé lui- même.

Notre lutte à nous les travailleurs et travailleuses, est une lutte sociale et de classe. Cette lutte se poursuivra en s’appuyant sur nos propres forces, dans la continuité des mouvements de ces dernières années, notamment pour « Pain, Travail, Liberté » et « Femme, Vie, Liberté », et en lien avec le soutien international de la classe laborieuse et des forces humanistes, éprises de liberté et en quête d’égalité.

La poursuite de la guerre actuelle n’aura d’autres conséquences que de nouvelles destructions, des dommages environnementaux irréversibles et la répétition de catastrophes humaines. La classe ouvrière et les populations défavorisées d’Iran, comme les opprimé·e·s d’autres pays de la région, sont parmi les principales victimes de cette situation.

Les organisations signataires de cette déclaration appellent toutes les organisations syndicales, les organisations de défense des droits humains, les groupes pacifistes, les militants écologistes et les forces de paix du monde entier à s’unir pour exiger la fin immédiate de la guerre, des bombardements, des massacres d’innocents et de la destruction de l’environnement, et à soutenir les luttes du peuple iranien et de la région pour mettre fin au génocide, au bellicisme et à l’oppression.

Les peuples du Moyen-Orient ont besoin de mettre fin aux tensions et confrontations dévastatrices entre les puissances régionales et mondiales et d’instaurer une paix juste et durable ; une paix qui leur permette de déterminer leur propre destin par l’organisation, les mouvements de masse, l’élargissement des manifestations et la participation directe et universelle.

-         Non à la guerre, non aux politiques bellicistes,

-         Cessez-le-feu immédiat est notre revendication immédiate

Signataires :

– Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue (Vahed)

– Syndicat des travailleurs de la canne à sucre de Haft Tapeh

– Les travailleurs Retraités du Khuzestan

– Alliance des retraités (Ettehad Bazneshastegan)

– Comité de coordination pour aider la création d’organisations syndicales

– Groupe d’Alliance des retraité·e·s

Iran : le 17 juin 2025

 http://www.iran-echo.com/echo_pdf/echo25.pdf 

vendredi 23 mai 2025

Enseignante suspendue pour avoir accepté une mn de silence demandée par ses élèves

 Une enseignante du lycée Janot-Curie de Sens, dans l'Yonne, a été suspendu le 31 mars dernier pour avoir organisé une minute de silence à la demande de ses élèves en hommage aux victimes palestiniennes. 

Mobilisation des enseignants du lycée et des syndicats. 



jeudi 13 février 2025

Lettre d’informations syndicales du Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine (RESU) n° 14 décembre-janvier 2025


Sommaire :

  • Éditorial – Poutine, Trump et l’extrême droite : Ils ne passeront pas 2-3
  • Opinion – Comment les travaillistes peuvent-ils prouver qu’ils sont solidaires de l’Ukraine ? Par Christopher Ford 4-5
  • Halte aux importations de combustibles fossiles russes 6-7
  • Lutte des travailleurs de la santé en Ukraine 8-12
  • Autres luttes des travailleurs en Ukraine 13-19
  • Luttes communautaires en Ukraine 20-23
  • Lutte des femmes en Ukraine 24-34
  • Lutte des étudiants en Ukraine 39-38
  • Luttes des LGBTI+ en Ukraine 38-41
  • Autres nouvelles et analyses sur l’Ukraine 42-54
  • Solidarité (appels de fonds) 55-63
  • Solidarité (nouvelles) 63-77
  • Lutte des travailleurs au Belarus 78-82
  • Contexte du Belarus 83-85
  • Analyse de la gauche ukrainienne 86
  • Lectures complémentaires 86

-> Lire la Lettre d'informations syndicales

samedi 19 octobre 2024

Maksym Butkevich libéré de la captivité russe

C’est ce qu’a rapporté son père, Oleksandr Butkevych, qui a déclaré que le quartier général de coordination l’avait informé de l’échange.

Selon les proches de Maksym, il se trouve déjà sur le territoire ukrainien après l’échange de prisonniers de guerre.

Opposant convaincu à la guerre et au fascisme, Maksym Butkevych a rejoint les forces armées de l’Ukraine dès le début de l’invasion totale, et en juin 2022, il a été fait prisonnier par la Russie, où les occupants ont organisé un procès-spectacle avec une condamnation à 13 ans de prison.

L’équipe du Mouvement social se réjouit de confirmer cette information et d’entrer en contact avec notre ami Maksym, avec qui nous avons participé à des actions et des campagnes communes pendant de nombreuses années. Dès le début, nous avons soutenu la campagne pour sa libération, en informant la communauté internationale de la persécution du prisonnier de guerre ukrainien par les agresseurs.

Plus de deux douzaines de députés de gauche à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ont exprimé leur solidarité avec le militaire capturé, le défenseur des droits de l’homme et activiste Maksym Butkevych, et ont appelé la Russie à le libérer et à l’échanger immédiatement.

Nous défendons les nôtres, ensemble contre l’impérialisme russe !

18 octobre 2024 Sotsialnyi Rukh (Mouvement social) 

 Le RESU (Réseau Européen de Solidatité avec L'Ukraine) dont fait partie Emancipation 69 a participé à la campagne pour la libération de Maksym Bukevitch et de tous les prisonniers politiques

 

Interview de Maksym  : https://drive.google.com/file/d/190w6Oh9MpEeuQsqkb3stIZ_smn9v3h7t/view

 Et sur le site Émancipation 69 : Ce qu’expliquait Maksim Butkevych en mars 2015


APPEL POUR LA LIBÉRATION DE MAKSYM BUTKEVYCH ! SIGNEZ LA PÉTITION

lundi 5 août 2024

Violences faites aux enfants dans le sport; "Responsabilités individuelles" ? "Un caractère systémique" !

 Deux joueurs du XV de France ont été arrêtés par la police argentine, accusés de violences sexuelles. (voir ci-dessous)

Affaire Jegou - Auradou. « Une violence terrible » : le récit glaçant de l’avocate de la plaignante

Les deux internationaux du XV de France, Hugo Auradou et Oscar Jegou, sont accusés d’agression sexuelle par une femme dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet, à Mendoza (Argentine). L’avocate de la victime présumée, Natacha Romano, a accordé un entretien à l’AFP, dans lequel elle livre un récit terrible.

(...)

Violences sexistes et sexuelles Entretien

« Ce monde m’écœure » : le témoignage choc d’une ex-espoir de l’athlétisme sur les violences sexuelles

Après avoir dénoncé les violences sexuelles subies dans le cadre de sa formation, notamment de la part du coureur Jimmy Gressier, en lice aux JO, Claire Palou a abandonné l’athlétisme. L’ancienne spécialiste du demi-fond pointe l’incurie des instances face à un problème systémique.

Sarah Brethes

Championne de France des moins de 21 ans en 2021, Claire Palou avait toutes les chances d’être sur la ligne de départ des épreuves de demi-fond (1 500 mètres et 3 000 mètres steeple) aux Jeux olympiques de Paris (JOP). Mais, en 2022, sa santé mentale et sa carrière ont explosé en vol. En cause : la pression du sport de haut niveau, mais aussi et surtout les violences sexuelles qu’elle a subies au cours de sa formation sportive, du lycée jusqu’au prestigieux Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), où s’entraînent les plus grand·es athlètes français·es.

 (...)

L’État défaillant face aux dérives des fédérations sportives

Une commission d’enquête parlementaire dénonce l’entre-soi du milieu et la passivité du ministère

Rémi Dupré Et Nicolas Lepeltier

 (...)

les parlementaires font état d’ « un caractère systémique de dysfonctionnements qui trouvent leur origine dans l’organisation de la gouvernance du monde sportif et la relation particulière qui le lie à l’Etat » . Personne n’est épargné. Ni les fédérations ni le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), encore moins l’Etat, qui, à travers le ministère des sports, est accusé d’être défaillant, impuissant, voire passifface à ces dérives.

(...)

Sur Arte :
" Arte diffuse en prime-time, ce lundi 22 juillet, un documentaire consacré aux méthodes extrêmement violentes imposées aux jeunes sportifs transformés en chair à médailles. Au nom de l’argent et de la performance, des milliers d’enfants sont sacrifiés." (L'Humanité)


« Le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes »

 La sociologue Caroline Ibos revient sur le retrait de l’athlète américaine Simone Biles des JO de Tokyo et propose, dans une tribune au « Monde », une analyse sociopolitique de la gymnastique comme système d’exploitation du corps des filles.

Tribune. Reine annoncée des Jeux olympiques de Tokyo, la gymnaste étatsunienne Simone Biles a abandonné mardi 27 juillet le concours par équipes au milieu de la compétition ; elle avait échoué à réaliser une figure particulièrement difficile au saut de cheval. Le retrait de celle qui domine aujourd’hui son sport plus que toute autre sur terre a semé la stupeur. Mais ce qui a le plus embarrassé le monde du sport est l’explication qu’elle en a donnée : « Dès que je mets le pied sur le tapis, il n’y a plus que moi et ma tête… Faire face aux démons dans ma tête. Je veux me concentrer sur mon bien-être, il n’y a pas que la gym dans la vie. »

Depuis, les commentaires honorent ou déboulonnent l’icône : ils saluent le courage de la « plus grande championne de tous les temps » à briser les tabous, ou la dépouillent de ce blason de GOAT (« Greatest of All Times », « meilleure de tous les temps ») et moquent la petite chèvre brodée sur ses maillots. Et les réseaux sociaux déversent sur elle brouettes de fleurs et torrents de boue.

Des vies contrôlées

Pourtant, comprendre ce coup de théâtre à partir de la seule personnalité de Simone Biles, à partir de sa supposée surhumanité ou de ses possibles failles, masque ce qu’il exprime et que Simone Biles ne cesse de dénoncer depuis des années : la violence du système de la gymnastique féminine de haut niveau. Une violence dont l’enjeu est d’incarner la gloire nationale dans des corps et des vies contrôlés depuis l’enfance.

Façonner le corps des filles est l’art d’un sport hanté par Pygmalion. Avant d’être étatsunienne, la gymnastique artistique fut soviétique, et c’est dans les régimes communistes qu’a surgi le modèle de l’entraîneur surpuissant, héros du travail et créateur de championnes adolescentes.