Poutine n’est pas le bienvenu en France ! Assez de collaboration avec les dictateurs !
Cinq jours avant l’ouverture du G7 à Biarritz (sommet
duquel la Russie est exclue
depuis l’annexion de la Crimée), le 19 août, Macron reçoit Poutine dans la résidence
présidentielle du fort de Brégançon.
Puis il représentera son « cher
Vladimir » à Biarritz, après
avoir soutenu la réintégration de la Russie dans le Conseil de l’Europe…
Oubliés les 790 civils tués par les frappes d’Assad et de Poutine dans la région
d'Idlib, les milliers de blessés, les 450 000 déplacés, les 3 millions de
Syriens dont un tiers d'enfants actuellement sous les bombes ; oubliée la répression par le régime de Bachar
el-Assad des milliers de manifestants pacifiques qui, en 2011, réclamaient
« la Liberté », les
centaines de milliers de morts, les 82 000 Syriens kidnappés et disparus, les
millions de Syriens déplacés imputables au régime d’Assad, à la Russie, à
l'Iran et aux puissances qui les ont soutenu directement ou indirectement.
Oubliés les mensonges des régimes russe et syrien,
notamment sur le possible retour des réfugiés, alors que 2000 parmi ceux qui
sont retournés ont été emprisonnés, alors que les arrestations arbitraires et
la torture se poursuivent dans les zones contrôlées par le régime et sous
occupation russe et iranienne ; mensonges qui alimentent la politique xénophobe
et les retours forcés qui se sont développés ses derniers mois (à partir du
Liban et de la Turquie).
Oubliés l’empoisonnement de Sergueï Skypal au Royaume-Uni,
un acte imputable aux agents du régime russe.
Oubliés les actes de piraterie contre les navires
ukrainiens dans le détroit de Kertch, la centaine d’otages ukrainiens qui
croupit dans des prisons russes dont le cinéaste Sentsov et le militant pacifiste
Kolchenko, la répression contre les Tatars de Crimée.
Oubliés les dizaines d’homosexuels exécutés
sommairement en Tchétchénie, les deux cents journalistes, dont Anna
Politovskaya, assassinés en Russie.
Oubliés la répression massive des opposants qui, suite à la
manifestation de 20 000 personnes le 20 juillet à Moscou, continuent à
réclamer des élections libres au Parlement de cette ville.
Non, pour Macron, en réalité tout cela n’est pas
oublié. Mais la politique au service des intérêts de l’impérialisme français
implique de se taire sur la politique de Poutine. Et il est vrai qu’en France
même, le gouvernement de Macron est loin d’être un modèle en ce qui concerne
l’utilisation de la violence policière…
Dans cette rencontre avec Poutine, il s’agit, selon
les propos mêmes de Macron, d’« explorer toutes les formes de coopération sur les grands sujets de
déstabilisation ou de conflit » ; et il évoque explicitement l'accord sur le nucléaire iranien
et la situation en Syrie.
Cela au moment où, quatre jours après l’annonce d’une
trêve, les raids aériens menés depuis avril par Moscou et Damas en Syrie, dans
la région d’Idlib, viennent de reprendre. Ces bombardements visent la
population civile, détruisent des installations sanitaires et médicales…
La solidarité avec le peuple syrien qui s’est mobilisé pour en finir avec
la dictature du régime d’Assad implique plus que jamais de mettre en avant les
exigences suivantes :
Poutine n’est pas le bienvenu en
France !
- Assez de collaboration avec les dictateurs : ni Assad, ni Poutine, ni Khamenei, ni Erdogan…
- Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie ! Retrait immédiat de toutes les forces armées étrangères (russes, iraniennes, turques et également américaines, françaises, israéliennes) !
- Libération immédiate de tous les détenus en Syrie !
- Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !
Communiqué Émancipation Lyon-69, 5
août 2019