lundi 5 août 2019


Poutine n’est pas le bienvenu en France ! Assez de collaboration avec les dictateurs !


Cinq jours avant l’ouverture du G7 à Biarritz (sommet duquel la Russie est exclue depuis l’annexion de la Crimée), le 19 août, Macron reçoit Poutine dans la résidence présidentielle du fort de Brégançon.
Puis il représentera son « cher Vladimir » à Biarritz, après avoir soutenu la réintégration de la Russie dans le Conseil de l’Europe…
Oubliés les 790 civils tués par les frappes d’Assad et de Poutine dans la région d'Idlib, les milliers de blessés, les 450 000 déplacés, les 3 millions de Syriens dont un tiers d'enfants actuellement sous les bombes ; oubliée la répression par le régime de Bachar el-Assad des milliers de manifestants pacifiques qui, en 2011, réclamaient « la Liberté », les centaines de milliers de morts, les 82 000 Syriens kidnappés et disparus, les millions de Syriens déplacés imputables au régime d’Assad, à la Russie, à l'Iran et aux puissances qui les ont soutenu directement ou indirectement.
 
Oubliés les mensonges des régimes russe et syrien, notamment sur le possible retour des réfugiés, alors que 2000 parmi ceux qui sont retournés ont été emprisonnés, alors que les arrestations arbitraires et la torture se poursuivent dans les zones contrôlées par le régime et sous occupation russe et iranienne ; mensonges qui alimentent la politique xénophobe et les retours forcés qui se sont développés ses derniers mois (à partir du Liban et de la Turquie).
Oubliés l’empoisonnement de Sergueï Skypal au Royaume-Uni, un acte imputable aux agents du régime russe. 
Oubliés les actes de piraterie contre les navires ukrainiens dans le détroit de Kertch, la centaine d’otages ukrainiens qui croupit dans des prisons russes dont le cinéaste Sentsov et le militant pacifiste Kolchenko, la répression contre les Tatars de Crimée.
Oubliés les dizaines d’homosexuels exécutés sommairement en Tchétchénie, les deux cents journalistes, dont Anna Politovskaya, assassinés en Russie.
Oubliés la répression massive des opposants qui, suite à la manifestation de 20 000 personnes le 20 juillet à Moscou, continuent à réclamer des élections libres au Parlement de cette ville.
Non, pour Macron, en réalité tout cela n’est pas oublié. Mais la politique au service des intérêts de l’impérialisme français implique de se taire sur la politique de Poutine. Et il est vrai qu’en France même, le gouvernement de Macron est loin d’être un modèle en ce qui concerne l’utilisation de la violence policière…
Dans cette rencontre avec Poutine, il s’agit, selon les propos mêmes de Macron, d’« explorer toutes les formes de coopération sur les grands sujets de déstabilisation ou de conflit » ; et il évoque explicitement l'accord sur le nucléaire iranien et la situation en Syrie.
Cela au moment où, quatre jours après l’annonce d’une trêve, les raids aériens menés depuis avril par Moscou et Damas en Syrie, dans la région d’Idlib, viennent de reprendre. Ces bombardements visent la population civile, détruisent des installations sanitaires et médicales…
La solidarité avec le peuple syrien qui s’est mobilisé pour en finir avec la dictature du régime d’Assad implique plus que jamais de mettre en avant les exigences suivantes :
Poutine n’est pas le bienvenu en France !

  •  Assez de collaboration avec les dictateurs : ni Assad, ni Poutine, ni Khamenei, ni Erdogan…
  •  Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie ! Retrait immédiat de toutes les forces armées étrangères (russes, iraniennes, turques et également américaines, françaises, israéliennes) !
  •  Libération immédiate de tous les détenus en Syrie !
  • Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !


Communiqué Émancipation Lyon-69, 5 août 2019