jeudi 4 février 2021

Les conclusions du Grenelle : toujours plus d’OSTE [ La taylorisation du métier d'enseignant ]

 

Le Grenelle de l’éducation mis en place par Jean-Michel Blanquer vient de rendre les conclusions de ses 10 ateliers. Sans surprise, on y retrouve les principaux leviers de l’Organisation Scientifique du Travail Enseignant dans toutes ses dimensions.

Les objectifs et la méthodologie du Grenelle sont transparents et c’est avec assurance que le ministre de l’Education déploie son éventail de réformes visant à « une évolution profonde du métier enseignant ». Dans la logique taylorienne que nous tentons de comprendre au fil des articles de ce blog, la transformation du métier et la transformation de l’école se soutiennent mutuellement. La première s’attache à soumettre le travail des professeurs des écoles, la seconde prépare la libéralisation de l’éducation nationale. 

Nous analysons ici les conclusions du Grenelle par le prisme singulier des transformations du travail enseignant qui s’inscrivent dans la perspective pensée en son temps par Frederick Winslow Taylor d’organiser scientifiquement le travail. C’est donc inévitablement par le recours à la science, à l’expertise, à la recherche, que s’installe ce Grenelle, avec le soupçon de références à l’innovation qui caractérise la posture de Jean-Michel Blanquer. Les propositions finales de cette concertation ne sortent donc pas uniquement du cerveau de quelques « personnalités » ou « sportifs de haut niveau » mais d’un mélange « d’experts » et « d’acteurs pédagogiques innovants » savamment sélectionnés pour être majoritairement en accord explicitement ou tacitement avec la philosophie de Taylor (et de Blanquer). 

Parmi les propositions de ce Grenelle se cachent donc les futurs outils de l’OSTE que nous devons repérer et comprendre. Elles sont consultables sur le site du ministère[1] et sont extrêmement nombreuses.