vendredi 3 novembre 2023

Lettre ukrainienne de solidarité avec le peuple palestinien


Nous, chercheurs et chercheuses, artistes, militant·es politiques et syndicaux ukrainien·nes, membres de la société civile, sommes solidaires du peuple de Palestine qui, depuis 75 ans, subit et résiste à l’occupation militaire israélienne, à la séparation, à la violence coloniale, au nettoyage ethnique, à la dépossession des terres et à l’apartheid. Nous écrivons cette lettre de peuple à peuple. Le discours dominant au niveau gouvernemental et même parmi les groupes de solidarité qui soutiennent les luttes des Ukrainien·nes et des Palestinien·nes crée souvent des séparations. Par cette lettre, nous rejetons ces divisions et affirmons notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui sont opprimé·es et qui luttent pour la liberté.

En tant que militant·es attachés à la liberté, aux droits des êtres humains, à la démocratie et à la justice sociale, et tout en reconnaissant pleinement les différences de pouvoir, nous condamnons fermement les attaques contre les populations civiles – qu’il s’agisse d’Israéliens·ne attaqué·es par le Hamas ou de Palestinien·nes attaqué·es par les forces d’occupation israéliennes et les gangs de colons armés. Le ciblage délibéré de civil·es est un crime de guerre. Cependant, cela ne justifie pas la punition collective du peuple palestinien, l’identification de tous les résident·es de Gaza au Hamas et l’utilisation aveugle du terme « terrorisme » appliqué à l’ensemble de la résistance palestinienne. Cela ne justifie pas non plus la poursuite de l’occupation. Faisant écho à de multiples résolutions des Nations unies, nous savons qu’il n’y aura pas de paix durable sans justice pour le peuple palestinien.

 

dimanche 10 septembre 2023

SNU, classe de sécurité globale et de défense, cadets de la défense...Non à la militarisation de la jeunesse, des enseignants, de la société [vidéos]

Le Service National Universel (SNU), qu'est-ce que c'est ?

Une apparence de "colonie de vacances" de 12 jours. Mais des objectifs clairement définis :

"Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde"

mardi 29 août 2023

Macron à l'école de la Belgique - "Évaluer les enseignants, une révolution ?"

Dans Le Point, le 24 août, Macron annonce que l'école "est devenue un sujet régalien" (domaine réservé du président de la République... aux côtés de l'Armée ?...).

Et il précise, à propos des professeurs  :
 
"Il faut encourager ceux qui font bien leur travail. Si des gens ne le font pas assez, on les sanctionne". 
 
"Évaluer, évaluer, évaluer" devient le leitmotiv dans toute l'Europe (et ailleurs, au Québec, etc.). Pour améliorer les résultats ? Ou pour soumettre l'école et les personnels aux exigences du marché, du patronat ? Certains pays  ont une longueur d'avance sur la France : c'est la cas de la Belgique. Ci-dessous, un article paru dans la presse belge :

Évaluer les enseignants, une révolution ?

Faut-il évaluer les enseignants et éventuellement les licencier en cas de mauvaise évaluation ? Les syndicats sont vent debout contre le projet de la ministre Caroline Désir. Ils vont à nouveau la rencontrer aujourd’hui sur le sujet. Mais c’est un bras de fer qui dure en réalité depuis plus de 30 ans.

Vieille question

Depuis la fin des années 80, cette question s’est posée de manière aiguë : les enseignants doivent-ils rendre des comptes à la société ? Jusqu’à quel point sont-ils responsables du taux important d’échec et de la faible efficacité de l’enseignement ?

Ce débat s’est ouvert fin des années 80, très vite après la communautarisation, face aux mauvaises performances de l’enseignement francophone et son coût comparativement élevé face aux autres pays. Mais ce débat s’est refermé, gelé. Les années 90 ont été marquées par les grandes grèves des enseignants suite aux problèmes budgétaires de la Communauté. Le débat sur la responsabilité des enseignants s’est alors figé. Plus aucun ministre n’a vraiment osé rouvrir cette boîte de Pandore et affronter les syndicats sur cette question. Jusqu’à Joëlle Milquet et son Pacte d’excellence, où la question de la responsabilité des enseignants a été à nouveau posée, parmi des tas d’autres questions, et avec la participation de presque tous les acteurs de l’enseignement autour de la table.

mardi 15 août 2023

Le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre

 

Dans une décision rendue le vendredi 11 août, suite à l’audience du mardi 8 août, le Conseil d’État a suspendu la dissolution des Soulèvements de la Terre.

C’est un camouflet pour Gérald Darmanin et une victoire pour le mouvement écologiste. Vendredi 11 août, le Conseil d’État a suspendu en référé la dissolution des Soulèvements de la Terre qui avait été annoncée le 21 juin dernier par le ministre de l’Intérieur.

Les avocats des Soulèvements, Raphaël Kempf et Aïnoha Pascual, avaient déposé un recours devant la plus haute juridiction administrative en France le 26 juillet dernier. « C’est un rappel du fait que l’on ne peut pas dissoudre à tour de bras et que la protection des libertés doit primer dans un État de droit », a déclaré à Reporterre Aïnoha Pascual.

mercredi 22 février 2023

Réunion publique Paris 23 février : Troupes russes hors d'Ukraine - Un syndicaliste ukrainine en Europe


à Lyon, le 25 février

Rencontres européennes avec Yuri Samoilov

 




Témoignages de syndicalistes d’Ukraine, du Belarus et de Russie sur la guerre en cours …


Interview du président de la Fédération des syndicats d’Ukraine (FPU) Hryhoriy Osovoy

Comment travaille-t-on au quotidien aujourd’hui en Ukraine ?

L’agression russe a eu des effets dévastateurs pour le marché du travail ukrainien. Selon le ministère de l’Économie au moins 5 millions de personnes ont perdu leur emploi. C’est environ 35% des travailleurs. Plus de 10 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 7,2 millions de réfugiés ukrainiens sont allés à l’étranger. La guerre est en train de détruire des emplois en Ukraine, ce qui se traduit par la hausse du chômage.

Dans ces conditions, les employeurs des secteurs public et privé de l’économie continuent de mettre en œuvre des « mesures d’optimisation des coûts », y compris des coûts salariaux, en instaurant notamment des réductions du temps de travail, en recourant aux congés sans solde ou au chômage technique. Malgré l’aide sociale adossée à l’aide internationale reçue par le gouvernement ukrainien et bien que le service militaire soit rémunéré, la réduction des salaires en termes réels (-25% à la fin de 2022 selon le service statistique national) a entraîné une détérioration générale du bien-être des ménages.

Le budget de l’Ukraine pour 2023 prévoit le gel du minimum vital et du salaire minimum, du salaire de base des fonctionnaires, ainsi que la suspension de la loi sur l’indexation des revenus, ce qui entrainera une nouvelle aggravation de la pauvreté, y compris parmi les travailleurs.

Depuis l’invasion russe, la hausse des prix de la plupart des biens et services s’est accélérée, principalement en raison des perturbations des processus de production et de logistique, de la destruction physique des capacités de production et des infrastructures à la suite des hostilités ou de l’occupation de territoires, ainsi que de la hausse de l’inflation mondiale, en particulier en raison des prix élevés de l’énergie. Pour l’année écoulée l’inflation s’est élevée à 22,6%.

En raison de la destruction des actifs des entreprises et de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, il faut s’attendre à une augmentation du montant des arriérés de salaires, au non-paiement des arriérés d’avant-guerre et à une hausse de faillites qui laissent les salariés sur le carreau. Dans le même temps, les Ukrainiens ont été forcés de s’adapter aux dures réalités militaires et luttent pour rapprocher la victoire et soutenir l’économie de leur pays. Selon le gouvernement, en 2022 les citoyens et les entreprises ukrainiens ont versé plus de 900 milliards au budget de l’État. Notons également que le montant des impôts payés par les entreprises a été supérieur à 80 milliards de hryvnias par rapport au 2021.

mardi 6 décembre 2022

Manifestation 10 décembre : TROUPES DE POUTINE HORS D'UKRAINE


Manifestation à Paris, samedi 10 décembre à 14h

Place du Trocadéro en direction de l’ambassade de Russie

 pour exiger le retrait complet de toutes les troupes russes de toute l’Ukraine

samedi 3 décembre 2022

Entretien avec Katya Gritseva


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Pouvez-vous nous parler un peu de vous ? Qui êtes-vous ? Où vivez-vous actuellement ? Et je crois que vous avez été déplacée – alors où avez-vous vécu au cours de l’année écoulée ?
Je suis née dans une famille d’ouvriers d’une usine métallurgique de Marioupol. Ma famille est restée dans le territoire occupé, bien que notre maison ait brûlé dans les premiers jours de la guerre. Ces cinq dernières années, j’ai vécu et étudié à Kharkiv en tant qu’illustratrice de livres. Mais lorsque la guerre a commencé, rentrer dans le Donbass était encore plus dangereux que de rester à Kharkiv et ensuite j’ai dû déménager à Lviv avec d’autres étudiants. Nous vivions alors dans un dortoir de l’académie d’art de Lviv et nous avons eu la chance que l’administration de l’académie de Lviv nous permette d’y vivre. Mais quelques mois plus tard, nous avons tous été expulsés littéralement en un jour et avons eu besoin de temps pour trouver de l’argent afin de pouvoir nous permettre de nous loger ailleurs. Le marché du logement en Ukraine occidentale est devenu terrible, car les propriétaires exigent des prix de location exorbitants. J’ai décidé de rester à Lviv avec mon camarade et partenaire.
Maintenant, avec lui, nous commençons à faire revivre le syndicat étudiant de gauche Пряма дія (Action directe). En résumé, je peux dire de moi que je suis une graphiste, une poète, une socialiste, une étudiante militante et une femme qui prend des risques.